Ballades et escales en littérature africaine

Bienvenue et joyeuses balades dans la littérature du continent africain ; écrivains africains, africaines des lettres, je navigue dans vos livres, vos récits, vos romans ; Sahel, Afrique centrale, Afrique de l'est, Afrique de l'ouest, francophone, anglophone et autres, nous vibrons à ton écoute.

17
mai 2009
*** « Chroniques du Katanga ».

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Les Éditions Sépia proposent un catalogue d’ouvrages d’écrivains africains précieux tant par la qualité des publications proposées que par le soucis de mettre sur le devant de la scène littéraire des auteurs dont les écrits sont pour la plupart confidentiels. Cet effort o combien méritoire, celui d’être un pont entre les cultures francophones, est une nouvelle fois réalisé avec la publication d’un petit ouvrage tout simplement nommé Chroniques du Katanga. Comme pour le précédent consacré à Madagascar, une préface fait un bilan concis et pertinent de la situation géopolitique de ce territoire de la République Démocratique du Congo et des incidences qui en résultent sur la culture contemporaine Katangaise ; ici, de l’appropriation d’un état de douleurs insondables par des écrivains qui de leur plume sont des résistants au nihilisme que sont les guerres, la misère économique et morale avec leurs cortèges de massacres, de viols, de pillages des ressources naturelles et de corruption généralisée. Le Katanga est à genoux mais ne succombe pas à ces crimes qui ne soulèvent l’indignation de la communauté internationale que le temps d’un court reportage en prime time sur les chaines télévisées occidentales et d’une disposition onusienne prise dans le seul dessein de se donner bonne conscience. La beauté de ces écrivains est d’autant plus méritoire que le Katanga est une enclave francophone isolée. Elle est séparée du reste de la R.D.C. par les sursauts dramatiques de l’histoire et qui plus est a pour voisin une entité linguistique différentes la Zambie dont la capitale Lusaka est bien plu proche que Kinshasa. Quatorze écrivains inconnus de de la scène littéraire francophone se sont prêtés au jeu difficile de la nouvelle. Ces écrits font tous état d’un Katanga contemporain meurtri. Le cynisme et les meurtrissures apparaissent dans ce camp de réfugiés ou une ONG internationale connue de tous a la bonne idée d’installer une télévision transmettant les images de l’intervention de l’OTAN venue au secours des Kosovars made in Europe. Mais ou est donc ce porteur de sac de riz surmédiatisé ? Tenter de recourir aux autorités locales pour être protégée ? Effort vain : la corruption gangrène les institutions religieuses, militaires et les services qui n’ont de public que leur nom. L’être possédé par l’égoïsme et la terreur se dissolve dans la décadence. Quand les enfants échappent à la condition infernale des enfants-soldats, la menace d’être abandonnée dans les rues à voler où à se prostituer pour survivre est grande. Pourtant au quotidien des pères et mères de famille, héros anonymes, continuent à vivre comme ce mineur qui en dépit des risques s’enfonce dans cette mine de cuivre, hante de vie et de mort. Que dire de cet homme qui dénonce la condition d’esclave de ses compères mineurs en dépit de la sauvagerie des milices vouées aux intérêts mercantiles de groupes internationaux. Plonger dans ce recueil c’est emprunter des destinées meurtries. C’est aussi remercier, rendre hommage à ces auteurs qui se battent pour que le silence ne tue leur terre. Il est vrai que la qualité des nouvelles proposées est inégale mais il serait dommage de bouder certains récits qui méritent d’être connus de tous, en particulier L’éclat de la sagesse de Sumba Maly, extrait d’un conte cruel à la prose magnifique.


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