L’Afrique connaît depuis quelques années un regain d’intérêt pour les séries noires. C’est ainsi que les polards d’auteurs Africains commencent à prendre place sur les étales des bonnes librairies. Dans ce style d’expression qui n’est pas un effet de mode, bien au contraire, Aïda Mady Diallo a sorti sa plume acérée et venimeuse, ce qui fait d’elle la première Africaine usant de ce genre littéraire. Malheureusement, son roman intitulé « Kouty, mémoire de sang » et décevant. L’ouvrage commence par un massacre indicible d’une famille par les Touaregs à Gao, une ville à l’est du Mali. La seule survivante, une jeune fille, Kouty, âgée de dix ans, promet en son for intérieur de venger sa famille.… Ce qu’elle fera quelques années plus tard. Nous pouvions attendre mieux de ce polard dont la trame est certes classique mais efficace. La déception s’appuie sur le fait que le décor des séquences n’est que trop rarement décrit : l’écrivain saute d’un meurtre à l’autre, tel un mauvais film de série B. C’est un polard qui manque de consistance et de rythme.